mercredi 30 octobre 2013

Simon


Les Iles vues du ciel...un bateau féérique



Armarcord de Fellini


Franciscains moines fanatiques déchaux venus d'où construire ici un sanctuaire de blocs roses lilas bistre cyclamen au toit couvert d'écailles peindre le flagellé le juge en robe prune qui se lave les mains sculpter ces grappes de sang coagulé

   treille aux flancs aux paumes aux pieds percés de clous où pendent des raisins

   la mer l'archipel tout entier montant vers nous L'une après l'autre en commençant par les plus lointaines les îles disparurent s'enfonçant l'une d'elles basse à peine ondulée s'éleva grandit masquant les dernières elle défila rapidement sur le côté et l'eau rejaillit sous les flotteurs Ses énormes mains de marin aux doigts épais et plats aux ongles carrés bordés de noir par le cambouis cessèrent de s'affairer sur les leviers et les volants du tableau de bord aux multiples cadrans noirs aux multiples manettes noires parmi lesquelles elles couraient les effleurant avec délicatesse comme une anatomie féminine et compliquée le tapage du moteur cessa quand il fut assez près il sauta adroitement sur le rocher et enroula la corde à l'un des pieux de l'appontement

   silence touffes d'aulne sorbiers frissonnant à peine et ces longues herbes comme des plumes roses formant de loin des nuages estompés pastel

   casqués et armés de fer eux aussi sans doute ils avaient pris pied sur ces mêmes rochers débarquant de nacelles cloutées ceints de baudriers par-dessus leurs robes brunes avant de peindre sur les parois chaulées les voûtes blanches entre les palmes bariolées des arcades les étranges créatures amphibies

Claude Simon.Archipel
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Exposition 2013....

  1. Claude SIMON - Vidéo Ina.fr

    www.ina.fr/video/CAB92019718
    28 févr. 2013
    Exposition de photos de l'écrivain Claude SIMON, Prix Nobel de littérature 1985, a la galerie MAEGHT de Paris. - Interview Claude SIMON, à propos de 


Mandelstam

La terre ou l' île impressionniste de Mandelstam....

Là, je tendis ma vue et plongeai mes yeux dans la large coupe de la mer pour me laver de leur poussière et de leurs larmes.
J’ai tendu le regard, comme un gant glacial à enfiler sur son embauchoir, l’ai tendu sur le coin bleu de la mer…





Au plus vite, d’un coup d’oeil rapace j’ai enveloppé les fiefs du cadre.
Ainsi l’oeil plonge dans cette large coupe emplie à ras bord pour se laver de sa poussière.
Et j’ai commencé à saisir ce que peut être la nécessité de la couleur (au hasard des maillots de corps orange et bleu), la couleur n’étant sur sa lancée autre qu’impression de départ avivée par la distance et rassemblée en un volume.

Ossip Mandelstam, Voyage en Arménie
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A propos de Mandelstam

  1. Ossip Mandelstam - LE BRUIT DU TEMPS, éditions - Paris

    www.lebruitdutemps.fr/_auteurs/Mandelstam/index.html

http://www.lebruitdutemps.fr/_auteurs/Mandelstam/index.html


vendredi 25 octobre 2013

Roud



L'Homme en terre errante!



The Three of life de Mallick



Tout cela, j'aurais dû monter vers toi pour te le dire. Le chemin n'est pas si long qui nous sépare. [...] Il faudrait être fort comme un arbre ; les yeux fermés sur sa force, les poings serrés, poser le pied sur ce rivage perfide, et franchir d'un bond, comme un sable mouvant, ce lieu où se mêlent l'être et le non-être. Oh ! peu de chose, il est vrai, suffirait à redonner courage : au bord de la route, la plante de pulmonaire rugueuse aux doigts comme de la milaine, une tache de froment victorieuse de la neige, ou même une seule gorgée de vent moins âpre... J'attends aussi ce sursaut intérieur qui vous soulève comme un vin, cette certitude d'un miraculeux Futur imprévisible... 

 Gustave Roud, « Pigeons »,  Air de la solitude

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A lire en complément.....



En hommage à Cocteau



     L'Invisible ou l'Ile visible de Cocteau.....
Essai de Sylvie Besson


  La composition d’un Invisible à part entière est, poétiquement, une réussite. L’Invisible né des anges scripturaux et bipolaires, du spectre séduisant et baroque de la mort, réanime la poésie d’un souffle singulier ; l’on voit s’ébattre des silhouettes inconnues, se mouvoir des formes évanescentes, robes d’anges ou de mort qu’il s’agit de toucher au moins une fois. L’on observe des visages déjà disparus se mirer avec grâce, des constellations envahir l’espace du monde. Mais, toutes ces figures à géométrie variable n’appartiennent qu’au monde visible du poète qui parvient, avec brio, à les manipuler de façon à les rendre plus invisibles qu’elles ne l’étaient à leur commencement. Tout semble se jouer dans ce visible rendu invisible et non l’inverse. Le poète est donc un médiateur au sens orphique, et c'est toute une initiation qu’il doit subir pour parvenir à se jouer de « son » invisible avec une désinvolture feinte ; puis à se débarrasser, aussi légèrement, de ce qui est visible avec une telle gravité. 
         Mais ces formes fascinantes sont, in fine, vouées à disparaître ou à se décomposer, dépendantes de la mortalité ou de la matérialité que le poète leur prête, il faut accepter, de nouveau, de ne pas tout maîtriser de la démesure du visible comme de l’ubris de l’Invisible. En effet, si le poète donne la sensation de posséder le sens de l’Invisible comme un secret murmuré, s’il parvient à ne garder du monde que ce qui le rassure, ce monde, somme toute, ne dépend pas entièrement de lui. Il  lui faut donc s’immerger dans le temps des choses, saisir la vie aux plus petits endroits et faire ressortir le merveilleux qui s’y cache, l’histoire du poète devient cette odyssée de l’esprit se cherchant dans la matière.

  « Créer n’est pas déformer ou inventer des personnes et des choses. C’est nouer entre des personnes et des choses qui existent et telles qu’elles existent, des rapports nouveaux » 

  Cette croissance de l’œuvre est, dès lors, comme un accomplissement mystique, il faut être essentiellement poète, dans le sens où la vie la plus intime de l’esprit ne peut se disjoindre des choses en ce monde. Cocteau ne fait-il pas ainsi l’éloge de l’unité secrète d’une vie spirituelle et d’une volupté sensuelle, comme source de création ? Cette invisible unité que le poète décline à l’infini dans les miroirs d’Orphée, image esthétisée, image plurielle, image fétiche, image naturelle ou immatérielle, prend sens à travers lui ; le poète se lit comme un de ses poèmes car il est en tant qu’être orphique, être d’invisibilité autant que de chair et d’émotion.
Tout, dans le monde de Cocteau, procède de deux pôles antagonistes qui créent l’unité visible de son œuvre. Si le poète, par son écriture, maintient les êtres disparus en vie, il s’initie aussi à revenir vers le réel qui est le seul à émouvoir. L’artiste et son œuvre avancent riches de symboles, dans une marche jamais lourde, mais imprégnée de légèreté, d’humour et de fantaisie. Tout prend alors une allure spirituelle et sensuelle à la fois. L’ange et la mort sont autant des signes numineux que des formes généreuses, Orphée et son miroir sont autant des sources de méditation que des images d’esthète, mais c’est surtout le temps qui s’érige, sous la plume de Cocteau, en un rite du profane et du sacré. Le temps devient un désir renouvelé des plaisirs, un passage vers l’envers du décor et le reflet du poète. La nécessité de ce trait d’union naît d’un besoin de passer par soi, d’une équation personnelle d’un monde extérieur à soi et d’un regard sensible au monde de l’âme et du corps. Toute cette constellation de choses naît aussi d’une issue qu’est le regard poétique sur le réel, reste le poète lui-même. 
      Si l’abolition de la distance entre le sujet et l’objet tel qu’il le voit, puis le rend invisible aux autres, est une espèce de no mans’land poétique à partir duquel se voit réinvesti le monde familier et simultanément no mans’land à partir duquel naît l’espace du monde, le sujet semble affirmer un incessant désir de maîtrise du temps, de peur, sans doute, de se fondre dans l’insignifiant. Le poète est saisi de vertige, parfois d’effroi devant ce monde qui se déploie, incommensurable dans son inquiétante beauté, comme distension de son espace intérieur. Ainsi dans la vision de la chose nue, c’est-à-dire dans son éclatante vérité, répond une épreuve dysphorique. L’inespéré débordant toute attente, le poète se trouve de nouveau confronté à une solitude profonde, seule l’œuvre arrache la chose à son évanescence, à sa fugacité, le travail du créateur étant de lui accorder une forme durable, et par là un supplément d’être.  La forme poétique peut ainsi accorder à la chose sa durabilité, la certitude de sa tenue, son indépendance. Par là même, la chose secrète dans ce qu’elle donne à voir, débordant tout regard ou toute prise, accède, par cette métamorphose, à l’existence même. La parole poétique cède la parole aux choses, des plus infimes aux plus vertigineuses, aux puissances titanesques de la nature comme à la détresse qui habite cette chair vouée à disparaître, cette face de la vie détournée de nous. 




L'île nue de Kaneto Shindo 
    

    
         Tout cherche à devenir lieu de fécondité, le désir désire s’accomplir au travers d’incarnations oxymoriques, effrayantes, séduisantes, sensibles, intelligibles et grotesques, formes doubles du poète et du monde. Une fois mises en mots, ces incarnations retournent au mystère de l’Invisible, de la même façon le chant poétique ne parvient à épuiser l’invisibilité des choses ici-bas, il faudrait passer son temps à déceler des apparitions. Là aussi, le poète ne peut montrer qu’une partie visible des choses, mais revisitées par la puissance de ces évocations et de ses métaphores.

  L’artiste transmetteur de signes venus de loin, les trouve, en fait, à proximité de lui ; toutes les «traces d’invisibilité» du monde, émiettées, diversifiées, s’identifient à des signes verbaux nés de l’âme et du corps du poète. Il faut retrouver le langage d’une pré-histoire, celle des voix d’enfance et des paroles du corps, d’où la participation active du sang du poète à son écriture alors que le seigneur inconnu qui l’habite continue de faire silence.
    Ce sont davantage les secrets de l’existence que le poète éprouve, la mort, le temps, le vide, mais il était plus rassurant de les placer dans une autre dimension jusqu’à ce qu’ils implosent sous le poids du non-sens ou de l’angoisse. C’est pourquoi la poésie se nourrit de ces images qui précèdent la parole ; au cœur de l’existence, elles sont issues du tréfonds de l’être, prennent racine aux sources du désir. En effet, jamais assouvi par le réel, le désir se nourrit d’absence, de manque, en somme d’invisibilité, il veut combler toute séparation. Le poème naît en creux de cette invisibilité, il naît du lyrisme du dedans et de celui du dehors qui disent le sublime et l’atroce de ce qui est à la fois visible et invisible, uni et séparé.
       Mais voilà l’errance est ressentie comme un insupportable exil, la terre est pour Cocteau le lieu de l’inachevé ; la boiterie lyrique nécessaire, entre appel et réponse, obéit plus souvent à une angoisse spéculative finissant par amputer le poète d’une partie de sa quête. C’est dans la grâce qu’il aurait dû vivre cet exil, comme un allègement de l’éphémère afin de fusionner avec le flux primitif de la vie. En effet, la terre de poésie est terre d’invisibilité à même la terre, terre baignée d’une lumière tardive au cœur de laquelle le poète pouvait secrètement trouver place et réponses à sa quête, c’est un lieu d’essence poétique car invisible à l’œil nu  ; cet exil célèbre la résistance du souvenir et la persistance d’un devenir. Si la reconnaissance lumineuse de l’exil aurait pu délivrer Cocteau de sa pesanteur, ne l’enfermant plus dans son œuvre mais l’amenant dans le dévoilement de l’autre, dans son être ouvert à une réalité sensible, si l’exil, patrie de l’Invisible, demeure trop souvent un arrière pays  ou une rive à atteindre, reste que le poète a fait de sa poésie un miroir susceptible de refléter, tous les lieux du monde, ici et maintenant.
       Cocteau a souvent conduit sa barque en eaux troubles : « N’ai-je pas laissé ma barque dériver sous prétexte qu’il fallait mal conduire sa barque ? N’ai-je pas échoué sur une île déserte ? » , mais à l’avant de cette barque obscure se profilent de prodigieuses ombres. Et même si le poète n’a pas toujours eu l’entière maîtrise de ses déplacements en terre d’exil, il n’a eu de cesse de passer ses rêves en contrebande afin que son chant de coq se métamorphose en chant du cygne.
        Dès lors, la poésie devient dans cet ex-ile, dans ce véritable lieu d’invisibilité, un chant permanent, un vide transmué en parole, un voyage sans fin et une lutte contre l’oubli de l’être ; le poème coctalien est à juste titre un signe visible qui jamais ne renonce à l’homme et se mobilise contre le néant :  

                           « Jamais ne se termine un homme / Jamais ne se calme un cri »

Sylvie Besson .

Junger/Hoderlin


 Là-bas, le vapeur de midi gagnait maintenant vers l'île de Lesina ; il paraissait à peine plus grand que le bateau qui passa, portant Ulysse enchaîné, devant le rivage des sirènes. Le merveilleux, notre intimité avec lui est à ce point profonde qu'il n'éveille en nous nul étonnement. La joie singulière, que ses images nous réservent, vient d'une présence où nous voyons confirmée la réalité de nos rêves. Comment Hölderlin, loin des parages où s'ébattent les dauphins, eût-il sinon reconnu, dans sa plus secrète signification, l'impérissable beauté du monde des îles ?

Ernst Junger, Le jeu de perles de verre




L'éternité et un jour d'Angelopoulos





Père Archipel ! me voici près de toi saluant ton repos !
Car tu vis, ô Puissant ! et toujours sans vieillir tu reposes dans l'ombre
De tes monts, comme alors, et toujours étreignant de tes bras de jeune homme
La terre que tes vagues entourent, le pays ravissant de tes filles.
Pas une île perdue ! Oh, pas une des fleurs de tes eaux n'est perdue !
Crète est debout et Salamine a reverdi, et, sous la lueur des lauriers
Ornée d'une auréole de rayons, à l'heure où s'enflamme l'aurore,
Délos élève son front inspiré ! Et Ténos et Chios
Regorgent de fruits empourprés, et, du haut de ses collines ivres,
La boisson de Cypros ruisselle, et, sur les pentes de Kalauria
Comme alors, les ruisseaux argentés gagnent l'onde ancestrale du Père !
Toutes sont là, les îles, les mères immortelles des Héros.
Les printemps successifs voient leurs fleurs ; mais au temps où du fond de l'abîme
La flamme de la nuit, l'ouragan souterrain déchaînant sa fureur,
Saisissait tout à coup l'une d'elles et jetait dans ton sein la mourante,
Tu restais patient et divin, car ta face impassible aura vu
Plus d'un monde apparaître et sombrer sur les gouffres remplis de ténèbres.

L'Archipel d'Hölderlin 
in Poèmes isolés, trad. par Jean Tardieu, Philippe Jaccottet




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A relire....







vendredi 18 octobre 2013

Calaferte


L'étoilement des îles.....



Îles!
nous relirons les pages oubliées que vous fîtes écrire en
lettres d'océan par des sages à barbes
et nous les apprendrons aux jeunes voyageurs
lorsque les mers échues dicteront nos naufrages

Calaferte, Rag-Time





Still Life de Zhang Khe



J'aime les arbres bleus
j'aime les âmes blanches
les têtes qui se penchent
noyées dans les cheveux

Un et un qui font deux
les matins des dimanches
les demoiselles blanches
avec des rubans bleus

La morsure du feu
à l'écorce des branches
le ciel de nos nuits blanches
et la mort peu à peu

J'aime le vert brumeux de ses yeux à piment

Calaferte,  Poèmes ébouillantés 

        
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Iles

Halte
voici les rives étrangères 
Drapé dolent d'amples tentures
pays vêtu de noirs lauriers
voici l'ardeur de l'héliotrope
la voici sise au sein du jour assemblé sur ses baïonnettes
pays savant à toute école
pays pays d'impertinences inféodé à la lumière 
halte !
voici la grasse olive
l'écaille close du poisson
pays de la lanterne sourde
et gaine
flot
de ta morsure
le pavois de ce minaret
pays pays comme l'arène
bouté dans la lucide instance et tous les sangs à le nourrir
et tous les sangs à l'engraisser
voici les spasmes des concerts
cavaliers agressant la berge ivres morts dans le midi vrai
pays pays d'argile bleue
souple articulation du songe
voici nocturnes les synodes des vanilles exacerbées
voici les épouses lunaires
pays de la délectation immense
et me voici
grand page
à conduire tes rois

Calaferte, Rag-Time


A lire et relire..........


dimanche 13 octobre 2013

Faulkner

L'Homme, îlot  perdu dans l'Océan....



 Il se tenait là, simplement, au milieu d’on ne sait quelle suprême distillation du jour impitoyable, éblouissant, quasi tropical, ne sachant plus s’il clignait des yeux ou non, au milieu d’une implacable infiltration que les murs mêmes ne pouvaient arrêter, et qui venait de l’atmosphère qui l’entourait, relents de poisson et de café, de sucre et de fruits, de chanvre et de marécage...

 Faulkner, Pylône


  • Elle serait là - (l'éternelle odeur de café, de sucre, de chanvre s'égouttant lentement sur des plaques de fer au-dessus des plis lourds de l'eau brune, et, là-bas, là-bas, là-bas, tout le bleu suprême de l'espace et de l'horizon ; la pluie chaude à pleins canivaux charriant les têtes des crevettes mangées ; les dix mille inéluctables matins où dis mille plantes épiphytes ponctuent de leurs oscillations les efflorescences ramollies et scrofuleuses de la brique suintante, et les dix mille paires de pieds léonoriens, plats, bruns et mercenaires, tigrés de rayures par suite d'un armistice entre les jalousies et l'invincible soleil : le café noir et faible, la myriade de poissons mijotés dans un océan d'huile) - elle serait là demain et demain et demain ; non seulement ne pas espèrer, pas même attendre : seulement souffrir. 


     Faulkner, Pylône



    Valse avec Bachir d' Ari Folman 








    Faulkner, Lumière d'août

      Il lui semblait qu’un jour serait suivi d’un autre jour, plein de fuite et de hâte, sans nuit entre eux, sans intervalle pour se reposer, comme si le soleil, au lieu de se coucher, s’étant retourné dans le ciel, revenait en arrière sans avoir touché l’horizon. 

    A lire donc, absolument....