mardi 18 décembre 2012

Alejandra Pizarnik

Présence d'Ombres.....


Gertrud de Dreyer



Quelqu'un parle. Quelqu'un me dit.

Extraordinaire le silence de cette nuit.
Quelqu'un projette son ombre sur le mur de ma chambre.
Quelqu'un me regarde avec mes yeux qui ne sont pas les miens.
Elle écrit comme une lampe qui s'éteint, elle écrit comme une lampe qui s'allume. Elle marche en silence. La nuit est une vieille femme la tête pleine de fleurs. La nuit n'est pas la fille préférée de la reine folle.
Elle marche en silence vers la profondeur la fille des rois.
De démence la nuit, de temps nul. de mémoire la nuit, d'ombres toujours.

Alejandra Pizarnik



dimanche 16 décembre 2012

Bernanos



La Nuit, une ombre envahissante !


Or je savais qu’à la faveur de la nuit les actes les plus ténus de notre vie sont en danger de resurgir; mais je savais aussi que la nuit pouvait estomper les plus graves, les faire rouler dans le torrent des choses révolues.

Bernanos




Un escalier pour s'élever vers la Nuit.....
Edward aux mains d'argent de Burton

Pierre-Albert Jourdan


La Nature en son ombre !


Emmanuelle Riva dans le film de Fréju, Thérèse Desqueyroux
               Marcher
Pierre et poussière du chemin,

homme désagrégé, homme comblé
tout entier dans cette image de son sang,
de son avenir de silence ;
lente et lourde pierre poussiéreuse
qui dévale le sang abrupt,
long cri se délivrant
de l’étouffant tableau de calme inaccessible

le corps soudain se connaît cible,
se fait violence
à portée de la masse obscure
qui l’étreint. 


Pierre-Albert Jourdan, In Le bonjour et l’adieu, © Ce torrent d’ombres 

Pizarnik


Les Ombres de la solitude.................................


PRÉSENCE D'OMBRE

Quelqu'un parle. Quelqu'un me dit.
Extraordinaire le silence de cette nuit.
Quelqu'un projette son ombre sur le mur de ma chambre.
Quelqu'un me regarde avec mes yeux qui ne sont pas les miens.
Elle écrit comme une lampe qui s'éteint, elle écrit comme une lampe qui s'allume. Elle marche en silence. La nuit est une vieille femme la tête pleine de fleurs. La nuit n'est pas la fille préférée de la reine folle.
Elle marche en silence vers la profondeur la fille des rois.
De démence la nuit, de temps nul. de mémoire la nuit, d'ombres toujours.


  1. Alejandra Pizarnik



....ET LES OMBRES DE LA VILLE !



                                                            Film d'Olivier Asselin.

Christian Gabriel le Guez Ricord,


L'ombre se fait silence.......


À NOUVEAU SEUL...



  1. Marias Lovers de Konchalovsky


À nouveau seul sur cette grève de mon nom, sans que tu saches le référent.
Tu es restée là dans le bleu du froid et le noir de ce mont qui a ses demeures,
Te retrouvant toi-même dans cet adieu où tu me quittes sans te retourner,
Et c’est qu’il me faut me relever le défi des cendres, le lait des morts et l’étoile,
Acheter de l’or et le collyre d’un missel, peut-être là me repentir.
Mais tous les silences se souviennent, et, lorsque le vent démâte l’origine,
Il y a mon amour et l’heure est à minuit encore la mort qui s’était parée
De chaque retour que le livre aura consenti de ces jours d’hospitalité.



Christian Gabriel le Guez Ricord, Les Heures à la nuit, II. La non-mort in Le Cantique qui est à Gabriel

Réda

A l'ombre du Poème !


Une incroyable histoire, Tezlaff.



POUR UN VERGER

Poème : le seul lieu comparable à ce trouble
Heureux qui ressaisit, le soir, près d'un verger,
Ifs et roses, l'espoir souvent déchiré, double
Lumière qui s'éloigne et veut nous héberger.
Infaillible refuge, et pourtant illusoire :
Pentes au loin plus délicates qu'un bleuet,
Pures voix des enfants dans l'air lavé d'histoire,
Et le mot "mort" comme un oiseau soudain muet
Jugeant du recoin sombre où rien n'en fait accroire
A la nuit qui sourd et déjà, dans la clarté,
Crachait son encre sur la page dérisoire –
Cris en bas, soubresauts du jour décapité.
Or nier l'ombre affaiblirait cette lumière
Timide qui résiste et semble sur nos mains
Trembler tel un reflet d'étoile dans l'ornière.
Elle appelle. Comme une voix sur ces chemins
Troués de mots qui n'ont pas pu la garder prisonnière.

Jacques Réda

Woolf


  1. Le Chant de l'Obscur !

    "Quelle est la belle phrase pour la lune ? Et la belle phrase pour l'amour ? De quel nom doit-on appeler la mort. Je ne sais pas. Il me faudrait un langage intime comme en usent les amants, des mots d'une syllabe comme en disent les enfants (...). Il me faudrait un hurlement; un cri. "

    Le secret derrière la porte, Lang.

    Virginia Woolf Les Vagues