lundi 25 février 2013

Essenine


La vie rêvée des anges ?


Horizons dorés et si flous !
 La vie brûle tous ses convives.
 Et j'ai fait le porc et le fou
 Pour que ma flamme soit plus vive.

Le poète griffe et caresse,
 C'est son destin et son devoir.


Biutiful de Alejandro Gonzalez Inarritu

   J'ai cherché à marier sans cesse
 La rose blanche au crapaud noir.

Et qu'importe que dans les flammes
 Mes desseins roses aient péri.
 Si des démons nichaient dans l'âme,
 Les anges y vivaient aussi.

L'Homme noir d' Essenine

Serge Rivron

La Chair de l'Archange...... Michaël !


Shame de Steve McQueen
   Claire : voilà un personnage digne de l'histoire de Michel !... L'étoffe d'une passion, la sienne en tout cas, et la première à ce jour. Il se souviendra toujours de leur première rencontre, la méprise qu'il a failli en faire... complètement passer à côté, perdu qu'il était dans ses préventions, à force de fréquenter les poupées à 300 balles des peep-show. Il ne l'avait pas senti, mais il commençait salement à s'installer dans des jouissances tellement de masturbé, qu'il n'imaginait plus de ne pas les payer, les filles... Des crises de possessions faciles, du salariat sans négociations, sans embauche... Du suivi pourquoi pas, des hiers ou des demains à la rigueur, quand ça pouvait renforcer le plaisir, mais surtout pas d'engagement, pas de durée... Vraiment personne en face… Sans s'en rendre compte. À porter, curieusement, un regard de plus en plus sévère, moral, sur toutes les autres en général, et même sur les salauds qui trompaient leurs épouses... il ne supportait plus... les mecs qui lui racontaient au boulot leurs coucheries adultères sans se gêner, en complicité veule de mâles ; les couples qu'il fréquentait en réceptions, tout beau dehors et l'aguicherie dans les poses à peine les premières bulles de champagne, les premiers flonflons du bal, chacun pour soi la chasse est ouverte ; les confessions des mal mariées qui se frottaient à lui quand l'éclairage tamise un slow... Vaste, irrépressible, insupportable écœurement du quotidien des années partouzes... 

Serge Rivron, La Chair

dimanche 24 février 2013

William Blake

Les Anges sont infernaux....


La Nuit du chasseur de Laughton



Tandis que je marchais parmi les flammes de l’Enfer, et faisais mes délices du ravissement du génie, que les Anges considèrent comme tourment et folie, je recueillis quelques-uns de leurs Proverbes ; car de même que les dictons en usage chez un peuple portent la marque du caractère de celui-ci, j’ai pensé que les Proverbes de l’Enfer manifestent la nature de la Sagesse Infernale, mieux qu’aucune description d’édifices ou de vêtements.

William Blake, le Mariage du Ciel et de l'Enfer

Frank Venaille


L'Ange incarné.....

ce
que je suis ?

Le héros de ma propre vie
ainsi
bien au-dessus de mes rêves
une femme dort dans la maison certaine

La rivière sans retour  de Preminger


sa respiration évoquant des froissements d'ailes
cela crée la vision pudique d'un corps blond re-
Couvert de plumes
le nu est dessous
il faut aller loin, le chercher loin, ce plaisir qui est le frère puîné de la joie
le chercher en-dessous
dans l'espace sonore
de la volupté
en ce lieu sombre & austère
placé
sous la surveillance murale
du
crucifié splendide

Frank Venaille

Elisa Biagini


Mains angéliques !?


DEUX MAINS



Les Innocents de Clayton

La mer apporta une main, 
ignorante comme un sou,
 corrodée par le sel de sa mère,
 rendue muette par le silence des poissons.
 Elle arriva rapide sur l’autel de la mer
 et Dieu la saisit de Son Verbe
 et il l’appela homme.
 L’autre main monta à la surface 
et Dieu l’appela femme.
 Les mains applaudirent.
 Et ceci n’était pas un péché.
 C’était comme cela devait être.

Je les vois sillonnant les rues :
 Levi se plaint de son matelas
 Sarah scrute un cafard
 Mandrake tient dans la main une tasse de café
 Sally joue du tambour lors d’une partie de football
 John ferme les yeux de la femme à l’agonie
 il y en a qui sont en prison,
 et même dans la prison de leur corps,
 comme le Christ fut prisonnier de Son corps
 avant que le triomphe advint.

Déliez-vous, mains,
 vous angéliques lacis,
 déliez-vous comme le ressort d’une sauterelle
 unissez-vous en forme de coupe et emplissez-vous de soleil :
 et maintenant, applaudissements, monde,
 applaudissements.

 Elisa Biagini  Traduction Angèle Paoli

Thomas Mann,



Le visage "angélique" de la Beauté : Le Désir et la Mort !




Il lui semblait pour ainsi dire qu’il était là pour protéger le repos de l’enfant, que tout en s’occupant de ses propres affaires il devait garder avec une infatigable vigilance l’idéal de belle humanité qui se trouvait sur sa droite, non loin de lui. Et son cœur était rempli et agité d’une tendresse paternelle, de l’inclination émue de celui dont le génie se dévoue à créer la beauté envers celui qui la possède. 

Thomas Mann, extrait de La Mort à Venise




Mort à Venise de Visconti






Mort à Venise de Visconti
  Aschenbach ne comprenait pas un mot de ce qu’il disait, peut-être les choses les plus banales du monde ; mais cela faisait une tendre et vague mélodie à son oreille.
 Ainsi parce que l’enfant parlait une langue étrangère, sa parole revêtait la dignité de la musique ; un soleil glorieux répandait une somptueuse lumière sur lui et la sublime perspective de la mer formait toujours le fond du tableau et en faisait ressortir la beauté.

Thomas Mann, extrait de La Mort à venise

Pier Paolo Pasolini


L'Ange reste à jamais invisible !


Mystère

Tous les matins du monde de Corneau
J’ose lever les yeux
sur les cimes sèches des arbres,
vers le Seigneur invisible, mais sa lumière
ne cesse de briller immense.


De toutes les choses que je sais
une seule m’est présente au cœur :
je suis jeune, vivant, abandonné,
corps de désir consumé.


 Je m’arrête un moment sur l’herbe
de la rive, entre les arbres nus,
puis je marche, j’avance sous les nuages

Pier Paolo Pasolini