vendredi 19 avril 2013

AMIS



Sous les pavés fraternels, la plage.......



PATIENCE

Il nous suffirait de faire refondre toutes les pierres du chemin pour posséder une connaissance précise du futur,
ou plus simplement, nous pouvons toujours patienter, un peu,
que le temps goulu revienne ici tondre les nuages, y supprimant l’écume, nous allégeant d’un surplus de serpents blanc

Paul Poule


Ordet de Dreyer




      De l'impossible saisir la force
      la main secrète sait le toucher
      passent les jours plus près de l'horizon

      Des brumes brèves naissent soleils
      Ce n'est ni rêve ni raison
      Passent les jours plus près de l'horizon


        Il n'est de lieu pour rechercher
        La pierre trouvée est vérité
        Passent les jours plus près de l’horizon

Et le possible pour s'y surprendre......

Alain Hoareau



La leçon de Piano de Campion


 L'étoffe d'un matin

Jamais la vue ne fut si belle
Qu'en ce matin de juillet
Accoudée à la grève lisse
La mer s'éternisait

Il eût suffi d'un embrun
D'un souffle que le vent dépose
D'un mensonge qui se superpose
Au sable bruni du chemin

Il eût suffi d'un frisson
D'une falaise qui s'étire
Du cri haletant d'un navire
Pour désarçonner le destin

Jamais le ciel ne fut si pur
Qu'en ce matin de juillet
Accoudée à la grève lisse
La mer s'éternisait

Sylvie Méheut

mercredi 17 avril 2013

Juarroz





La Chute minérale....


Accattone de Pasolini

La nuit tombe parfois
comme un bloc de pierre

et nous laisse sans espace.
Ma main ne peut plus alors te toucher
pour nous défendre de la mort
et je ne peux plus moi-même me toucher
pour nous défendre de l'absence.
Une veine jaillit sur cette même pierre
me sépare aussi de ma propre pensée.
La nuit devient ainsi
la première tombe.


Roberto Juarroz (Quinzième poésie verticale, traduction Jacques Ancet)


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A propos de Pasolini qui "hante" les cercles des *Carnets..*, à lire absolument, Pasolini par Rivron!!!!





samedi 13 avril 2013

Rodenbach


              A même la Pierre, un  frémissement.....encore !


           Mood for love de Wong Kar Way



Quand la pierre est malade elle est toute couverte 
De mousses, de lichens, d'une vie humble et verte; 
La pierre n'est plus pierre; elle vit; on dirait 
Que s'éveille dans elle un projet de forêt, 
Et que, d'être malade, elle s'accroît d'un règne, 
La maladie étant un état sublimé, 
Un avatar obscur où le mieux a germé ! 
Exemple clair qui sur nous-mêmes nous renseigne : 
Si les plantes ne sont que d'anciens cailloux morts 
Dont naquit tout à coup une occulte semence, 
Les malades que nous sommes seraient alors 
Des hommes déjà morts en qui le dieu commence.

Rodenbach, Les vies encloses

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Conseil de lecture.....



Sylvia Plath


Etre un mur......


Combien de temps pourrai-je être un mur,


Une Femme sous influence de Cassavetes



protégeant du vent ?
Combien de temps pourrai-je
Atténuer le soleil de l'ombre de ma main,
Intercepter les foudres bleues d'une lune
froide?
Les voix de la solitude, les voix de la douleur
Cognent à mon dos inlassablement.

Sylvia Plath

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vendredi 5 avril 2013

Juarroz


La Pierre de Lune nous sépare..



Two lovers de James Gray



 La nuit tombe parfois
 comme un bloc de pierre
 et nous laisse sans espace.
 Ma main ne peut plus alors te toucher
 pour nous défendre de la mort
 et je ne peux plus moi-même me toucher
 pour nous défendre de l'absence.
 Une veine jaillie sur cette même pierre
 me sépare aussi de ma propre pensée.
 La nuit devient ainsi
 la première tombe.

Roberto Juarroz
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Actualité....


Les éditions Corti ont récemment publié dixième poésie verticale, de Roberto Juarroz, dans une traduction de François-Michel Durazzo (édition bilingue). 

Henry James

Les édifices d'Henry James ou "le motif dans la pierre"......



 L'herbe était parsemée de petites pierres blanches et quelques oliviers bas y poussaient. L'après-midi était d'un jaune éclatant. Je m'assis dans l'herbe, sous un des petits arbres, dont les branches n'étaient guère loin de ma tête, et je me reposai en regardant Avignon de l'autre côté du Rhône. C'était très doux, très tranquille et très agréable, bien que je ne sois pas certain que ce fût tout ce que je me serais attendu à trouver dans une semblable combinaison d'éléments : le mur d'une vieille cité comme toile de fond, un baldaquin d'oliviers et, comme couche, la terre provençale.  

Henry James, Voyage en France


Les Innocents de Clayton


  Je suppose que j’avais tellement pressenti, ou redouté, quelque chose de mélancolique, que ce qui m’accueillait ne pouvait être qu’une bonne surprise. Je me rappelle comme la plus agréable des impressions la large et limpide façade, ses fenêtres ouvertes, ses frais rideaux, et les deux servantes guettant mon arrivée ; je me souviens de la pelouse, des fleurs éclatantes, du crissement des roues sur le gravier, des épaisses frondaisons au-dessus desquelles les freux tournoyaient et croassaient dans le ciel doré. Ce décor avait une grandeur qui le rendait bien différent de ma triste maison familiale, et alors est aussitôt apparue à la porte, tenant une petite fille par la main, une personne courtoise qui m’a fait une révérence aussi correcte que si j’avais été la maîtresse des lieux ou une visiteuse distingué. 

Henry James, Le Tour d'écrou

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Conseils de lecture...

jeudi 4 avril 2013

Thierry Metz


La Pierre est une statue de larmes...

Toujours le plus
aura manqué
la langue a touché 
trop d'ombre
trop compté
les lettres du nom
une fois
cent fois
mille fois
les mains
ont rebâti
la statue des larmes
mot 
tombé
d'un mot
l'être
a roussi
dans le souffle
quelle fin
la bouchetroue
un visage



Le Gouffre aux chimères de Billy wilder


l'ombre
gouverne
sous les yeux
une pierre
pousse
entre nous

Thierry Metz
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L'ANAGNOSTE: Diérèse, N°56, Thierry Metz  Diérèse, N°56, Thierry Metz 
Bâtir et simplifier
Par Romain Verger 
A lire sur L'Anagnoste donc!
http://anagnoste.blogspot.com/20...
Voir Trans-spheres.