lundi 4 mars 2013

G Trakl,


Au pied de la Roche, la perte....



Mais comme je descendais la sente rocheuse,

la folie me terrassa et je criais,

haut dans la nuit,

et comme je me couchais 

avec des doigts d'argent sur les eaux muettes,

je vis que mon visage m'avait abandonné. 

Et la voix blanche me dit : Tue-toi !

Gémissante une voix d'enfant se leva en moi

et me regarda, rayonnante,

de ses yeux cristal, au point que je m'abattis

pleurant sous les arbres, 

la voûte puissante des étoiles



Padre, Padrone des Frères Taviani

(…)

Avec des semelles d'argent,

je descendis les degrés d'épine

et j'entrais dans la chambre blanchie

à la chaux

Calmement, un chandelier y brûlait

et je cachai ma tête

en silence dans les toiles pourpres.

Et la terre rejeta un cadavre d'enfant,

une forme lunaire

qui sortit lentement de mon ombre,

plongea bras cassés

des pierrailles, neige en flocons.


G  Trakl, Révélation et naufrage (extraits)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire