samedi 15 juin 2013

Octavio Paz



Le chant infini du corps......


Une présence comme un chant soudain,
comme le vent chantant dans l’incendie,
un regard qui maintient suspendu
le monde avec ses mers et ses montagnes,
corps de lumière filtré par une agate,
jambes de lumière, ventre de lumière, baies,
roc solaire, corps couleur de nuage,
couleur de jour rapide qui saute,
l’heure scintille et prend corps,
le monde est maintenant visible dans ton corps,

il est transparent dans ta transparence…

Octavio Paz,  Pierre de soleil, traduction Benjamin Péret




Tous les matins du monde de Corneau



Et les ténèbres se sont ouvertes une nouvelle fois, et ont dévoilé un corps 

tes cheveux, épais automne, chute d'eau solaire, 




ta bouche et la blanche discipline 

de ses dents cannibales 

prisonnières des marécages. 



Ta peau de pain à peine doré 


et tes yeux de sucre brûlé 

sites où le temps n'a pas de cours, 

vallées que seules mes lèvres connaissent 

défilé de la lune qui qui monte vers ta gorge depuis tes seins 

cascade pétrifiée de ta nuque 

haut plateau de ton ventre, 

plage sans fin de ton flanc 


  (....)
Souriantes lèvres entrouvertes et atroces, 


noces de lumière et de ténèbres 

du visible et de l'invisible 


(ici la chair attend sa résurrection et le jour de la vie éternelle) 

  
Patrie de sang, 

Unique terre que je connaisse, qui me connaisse, 

unique patrie en laquelle je crois, 

Unique porte vers l'infini. 


O. Paz, Corps à l'Horizon, traduction d'E Dupas



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Lecture conseillée......



Outre les recueils poétiques, les entretiens :




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