dimanche 9 juin 2013

pessoa



     Le corps existe-t-il ?



Sois donc ton propre maître
Sans pour autant fermer les yeux.
D’une main ferme serre
Dans la mortaise de ton toucher
Le monde qui t’entoure.
Contre ta paume percevant
Autre chose que ta paume.

 Pessoa, poèmes paiens



L'Homme sans passé de Kaurismaki



Nous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même; et combien l'ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l'espoir qui se brise perpétuellement dans l'obscurité, avec un bruit sourd d'écume résonnant dans les profondeurs! 
Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient ! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l'abîme. 
Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d'exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l'émotion en marées hautes !

Pessoa, Le livre de l'intranquillité
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Oeuvres poétiques complètes en Pléiade......


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