les arbres bleus et sapins verts de Calaferte....
j'aime les âmes blanches
les têtes qui se penchent
noyées dans les cheveux
Un et un qui font deux
les matins des dimanches
les demoiselles blanches
avec des rubans bleus
La morsure du feu
à l'écorce des branches
le ciel de nos nuits blanches
et la mort peu à peu
J'aime le vert brumeux de ses yeux à piment
Calaferte , Poèmes ébouillantés
Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk |
On ne refera plus les sapins aussi verts
ma sœur
Ni les cieux aussi cieux, ni les aubes si frêles
ni les goudrons fondants des routes de l'été
ni les canons de bronze aux jambes des enfants sur la grand-place,
à l'ombre insigne des vieux morts
d'autres guerres
Ma foi
on ne refera plus la gaieté d'autrefois
ma sœur
je n'y crois guère
Pas plus qu'aux longs comas de nos douillets hivers
mon cœur
ni aux calmes maisons avec leurs demoiselles
roses pour vous servir une tasse de thé
les seins jeunes dessous des corsages bouffants
De tout cela qui a été
ma sœur
Les rivières de nos pieds nus, et les cris d'or
au loin, des fiers couchants
qui s'en souvient encore ?
On ne refera plus ton ancienne candeur
mon cœur
Les oiseaux sont allés ailleurs
Les enfants et les demoiselles
Les grisons de l’été, l’hiver qui s’échevelle
Ailleurs…
Vois l’oubli mon cœur
Mon cœur voici la mort
Calaferte, Rag-Time
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