Quand les mots sont une Ile....
Partout l'air nous appelle, de l'horizon
aussi bien que de la poitrine. L'avons-nous vivifié
à notre tour, lui apportant une forme lucide
avec des mots comme parmi les arbres ?
Seraient-ils nus et noirs, isolés en hiver,
pour eux le jardin sans clôture, l'océan proche,
la marée haute, ils font mieux que s'ouvrir,
ils livrent un passage. Ces lèvres minces, durcies,
après tant de refus, que craignons-nous de perdre ?
Plutôt murmurer, plutôt balbutier :
quelques syllabes prononcées lorsque nous avançons,
les mots justes, généreux, se découvrent d'eux-mêmes,
ils n'ont pas à parler de nous, ils ne demandent pas
qui habite le seuil.
PIERRE DHAINAUT, Fragments et louanges
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Quand je parle des vagues ou des branches, il est certain que je parle de moi : parlant de moi, je voudrais parler des vagues ou des branches.
Ce ne sont pas nos bras que pressent nos bras, ce ne sont pas nos mots que nos mots font entendre : le soleil lui-même, de qui est-il la lumière ?
Le Don du souffle, Pierre Dhainaut.
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A lire, de nombreux poèmes de cet auteur sur le site suivant:
Pierre Dhainaut « en la complicité des souffles » - La pierre et le sel
pierresel.typepad.fr/...pierre.../pierre-dhainaut-en-la-complicité-des-souff...
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Pour les cinéphiles...
"Tout mon effort a été de rechercher dans l’action du scénario d’Antonin Artaud les points harmoniques, et de les relier entre eux par des rythmes étudiés et composés. Tel par exemple le début du film où chaque expression, chaque mouvement du clergyman sont mesurés selon le rythme des verres qui se brisent ; tel aussi la série des portes qui s’ouvrent et se referment, et aussi le nombre des images ordonnant le sens de ces portes qui se confondent en battements contrariés dans une mesure de 1 à 8.
Il existe deux sortes de rythmes. Le rythme de l’image, et le rythme des images, c’est-à-dire qu’un geste doit avoir une longueur correspondant à la valeur harmonique de l’expression et dépendant du rythme qui précède ou qui suit : rythme dans l’image. Puis rythme des images : accord de plusieurs harmonies. Je puis dire que pas une image du Clergyman n’a été livrée au hasard." (Rythme et technique, FilmLiga, 1928.) Germaine Dulac
"Tout mon effort a été de rechercher dans l’action du scénario d’Antonin Artaud les points harmoniques, et de les relier entre eux par des rythmes étudiés et composés. Tel par exemple le début du film où chaque expression, chaque mouvement du clergyman sont mesurés selon le rythme des verres qui se brisent ; tel aussi la série des portes qui s’ouvrent et se referment, et aussi le nombre des images ordonnant le sens de ces portes qui se confondent en battements contrariés dans une mesure de 1 à 8.
Il existe deux sortes de rythmes. Le rythme de l’image, et le rythme des images, c’est-à-dire qu’un geste doit avoir une longueur correspondant à la valeur harmonique de l’expression et dépendant du rythme qui précède ou qui suit : rythme dans l’image. Puis rythme des images : accord de plusieurs harmonies. Je puis dire que pas une image du Clergyman n’a été livrée au hasard." (Rythme et technique, FilmLiga, 1928.) Germaine Dulac
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