Là, je tendis ma vue et plongeai mes yeux dans la large coupe de la mer pour me laver de leur poussière et de leurs larmes.
J’ai tendu le regard, comme un gant glacial à enfiler sur son embauchoir, l’ai tendu sur le coin bleu de la mer…
Au plus vite, d’un coup d’oeil rapace j’ai enveloppé les fiefs du cadre.
Ainsi l’oeil plonge dans cette large coupe emplie à ras bord pour se laver de sa poussière.
Et j’ai commencé à saisir ce que peut être la nécessité de la couleur (au hasard des maillots de corps orange et bleu), la couleur n’étant sur sa lancée autre qu’impression de départ avivée par la distance et rassemblée en un volume.
Ossip Mandelstam, Voyage en Arménie
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A propos de Mandelstam
Ossip Mandelstam - LE BRUIT DU TEMPS, éditions - Paris
www.lebruitdutemps.fr/_auteurs/Mandelstam/index.html
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