samedi 15 juin 2013

Cercle 17...Didier Manyach


                      Cercle 17....Les Voix errantes !

Du corps, il ne reste que des Ombres...

La naissance renversée chaque mort s'illumine
dans la Mort puis passe, étrangère et pure,
dans une autre dimension où l'architecture est
le masque de l'indicible néant (P 10)

CAR IL Y A UNE MORT DANS LA MORT COMME
IL YA DES YEUX QUI S'HABITUENT A LA NUIT....








Tetro de Coppola



Derrière chaque ligne, chaque ombre, chaque
visage, une lumière chimérique, infinie et fragile,
précède les voix errantes, blanchies qui vont se
perdre au milieu du galop des mirages 
puis se dissoudre sur les pals d'une terre sans mémoire (p 18)



CAR IL Y A UNE MORT DANS LA MORT COMME
IL YA DES YEUX QUI S'HABITUENT A LA NUIT...



Didier Manyach, Géométrie de la Mort.(extraits)


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A commander d'urgence !

  1. GEOMETRIE DE LA MORT - tarot-palestrina.com & leserpentvert.com

    tarot-palestrina.com/index.php?option=com...geometrie...
    Géometrie de la mort
    DIDIER MANYACH
     VALTER UNFER
     ..entre le coma des mortels & le commun des vivants
     entre textes & dessins dont tous les points constituent la Figure

dimanche 9 juin 2013

pessoa



     Le corps existe-t-il ?



Sois donc ton propre maître
Sans pour autant fermer les yeux.
D’une main ferme serre
Dans la mortaise de ton toucher
Le monde qui t’entoure.
Contre ta paume percevant
Autre chose que ta paume.

 Pessoa, poèmes paiens



L'Homme sans passé de Kaurismaki



Nous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même; et combien l'ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l'espoir qui se brise perpétuellement dans l'obscurité, avec un bruit sourd d'écume résonnant dans les profondeurs! 
Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient ! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l'abîme. 
Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d'exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l'émotion en marées hautes !

Pessoa, Le livre de l'intranquillité
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Oeuvres poétiques complètes en Pléiade......


jeudi 6 juin 2013

Jean Follain



Le corps : périssable et immortel à la fois !


Les jardins 

S’épuiser à chercher le secret de la mort
fait fuir le temps entre les plates-bandes
de jardins qui frémissent
dans leurs fruits rouges
et dans leurs fleurs.



Dead Man de Jamursh


L’on sent notre corps qui se ruine
et pourtant sans trop de douleurs.
L’on se penche pour ramasser
quelque monnaie qui n’a plus cours
cependant que s’entendent au loin
des cris de fierté ou d’amour.
Le bruit fin des râteaux
s’accorde aux paysages
traversés par les soupirs
des arracheuses d’herbes folles.

Jean Follain
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Conseil de lecture.

mercredi 5 juin 2013

Charles Péguy

Ceci est mon corps.....



 
L'homme qui rétrécit de Jack Arnold




Un autre bûcheron avait abattu l'arbre, sans miracle, sans aucun miracle, dégrossi le tronc, coupé les maîtresses branches, écorcé ; une autre hache y avait passé ; d'une autre hache un autre bûcheron avait décortiqué, dépeluré, détaché l'écorce. Sans miracle, sans aucun miracle, par un travail de métier, par un travail normal, professionnel, par un exercice de métier, régulier, par un travail naturel d'homme. Un autre charpentier avait travaillé le bois. Dans quelque marais du Jourdain le roseau était poussé, le sceptre de la dérision, un roseau était poussé, le roseau unique. Le lys des champs ne travaille point. Le roseau des marais, le roseau des eaux dormantes ne travaille pas non plus. Il ne travaille pas de ses mains. Mais de tout son corps, sans aucun miracle, de tout son corps charnel, d'un travail moléculaire infatigable, d'un travail organique périssable infatigable jour et nuit il avait travaillé. Il avait travaillé à croître. Le lys des champs ne file point. Le lys des champs ne file ni ne tisse. Et les oiseaux du ciel ne travaillent point. Mais moléculairement, organiquement, à peine secrètement ils travaillent à croître et à décroître, à naître et à mourir, à devenir, comme tout être, à se nourrir et à dépérir ; et sans aucun miracle, moléculairement, organiquement, nullement, secrètement, suivant la loi commune, accomplissant son travail de métier, comme professionnel, suivant la loi naturelle un roseau unique avait formé, avait poussé sa tige, la tige unique, celle qui ne devait servir qu'une fois, la tige qui un jour, la tige qui une fois, la tige qui devait flageller la face de Dieu.

Charles Péguy, Gesthémani
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Un lien vers Deleuze....

"Parce que, Péguy, ce qui m’intéresse, c’est pas ses rapports avec Dieu, avec la foi, avec une conversion - quoique après tout, il faudra bien qu’il y ait un rapport - mais je vous assure que c’est pas parce que sur mes vieux jours ou dans la maladie, je tende vers une conversion quelconque, c’est pas ça (rires), il faudra bien tirer au clair : pourquoi était-ce vraiment une conversion ou un acte de foi. ? Mais lorsque Péguy surgit - il suffit que vous relisiez si vous ouvrez un livre de Péguy - c’est un ton, on peut dire c’est un style, c’est une manière de parler et d’écrire que vous n’avez jamais entendue, jamais vue. Bien plus dans le cas de Péguy, vous ne le relirez jamais.

En d’autres termes, ce qui m’intéresse chez Péguy, c’est pas sa conversion religieuse, c’est la folie, une espèce de folie grandiose de son langage. Et ce langage, est-ce par hasard que c’est un langage de la répétition ? Où comme il dit, ce qui fait problème, c’est la variation. Il ne faut pas demander aux gens pourquoi ils se répètent, il faut demander aux gens, mais pourquoi ils varient"
Deleuze


  1. www2.univ-paris8.fr/deleuze/article.php3?id_article=182

dimanche 2 juin 2013

Joseph Conrad

Le seul horizon : le corps!




Kagemusha de Kurosawa


    J'ai lutté avec la mort. C'est le plus morne combat qui se puisse concevoir. 
Il se déroule dans une pénombre impalpable, rien sous les pieds, rien autour de vous, pas de témoins, nulle clameur, nulle gloire, aucun grand désir de victoire, pas grande appréhension non plus de défaite, et quelle morbide atmosphère de tiède scepticisme, sans ferme conviction de votre bon droit et encore moins de celui de l'adversaire. Si telle est la forme de sagesse suprême, la vie vraiment est une plus profonde énigme que certains d'entres nous se l'imaginent. Il tint à un cheveu que je n'eusse l'occasion de prononcer ma dernière parole, et je constatai avec humiliation que, probablement,   je n'aurais rien eu à dire ...

Joseph Conrad, Au coeur des Ténèbres
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 Conseils......

Une fois n'est pas coutume, la quasi totalité des oeuvres de l'auteur est accessible en français (en Pléiade, chez Autrement et, en poche, chez GF ou Folio), et en anglais. On peut donc les trouver ou les commander dans toutes les librairies. D'autres pistes, pour les livres anciens ou les versions électroniques de ses oeuvres, peuvent cependant être évoquées.
IPL Online Collection: cet excellent site propose la plupart des oeuvres de Conrad en version électronique (en anglais).
Dans le cas d'une recherche d'éditions anciennes, le plus simple est de tenter une recherche sur abebooks.fr, principal site fournisseur de livre d'occasion anglais.


Antonin Artaud

Présence du Corps selon Artaud....


Qui suis-je ?
D’où je viens ?
Je suis Antonin Artaud
et que je le dise
comme je sais le dire
immédiatement
vous verrez mon corps actuel
voler en éclats
et se ramasser
sous dix mille aspects
notoires
un corps neuf
où vous ne pourrez

plus jamais

m’oublier.


Antonin Artaud


Crash de Cronenberg

L’homme est malade parce qu’il est mal construit. Il faut se décider à le mettre à nu pour lui gratter cet animalcule qui le démange mortellement, dieu, et avec dieu ses organes, oui, ses organes, tous ses organes… car liez-moi si vous le voulez, mais il n’y a rien de plus inutile qu’un organe. Lorsque vous lui aurez fait un corps sans organes, alors vous l’aurez délivré de tous les automatismes et rendu à sa véritable et immortelle liberté. Alors, vous lui réapprendrez à danser à l’envers comme dans le délire des bals musette et cet envers sera son 
véritable endroit.

  Antonin Artaud 
(Texte que je "dois" à  Gérardus Dessartus)

vendredi 31 mai 2013

Jean Reverzy


Le corps à mort ou la fin des angoisses !


   Dans la chambre pleine d’une odeur douceâtre de pharmacie et de cuisine, Palabaud comprit que sa fin allait commencer ; ce n’était ni plus inquiétant, ni plus douloureux que le reste. Il arrivait simplement au bout de l’insoupçonnable randonnée commencée six mois plus tôt lorsque le docteur Klein lui avait dit : « Vous avez un gros foie. » Il se souvenait de son déchirement, la voix du médecin usurier, pourtant sourde et rocailleuse, avait retenti comme le cri d’un enfant qui se noit. A ses inflexions, Palabaud avait prêté l’expression d’une solitude et d’une angoisse qu’il éprouvait lui-même. Puis la paix était revenue ; il n’acceptait ni ne refusait l’inévitable ; en réalité, il entrait dans le monde des agonisants. Car l’agonie peut durer une seconde ou des années ; elle commence à l’instant où l’homme croit sa mort possible ; la longueur du temps qui l’en sépare n’importe, et quiconque a saisi le sens de l’écoulement, du passage, est perdu pour les vivants. Et du jour où la mort triomphe et s’installe en maîtresse dans un cerveau, c’est pour abolir – à l’exclusion d’un exact sentiment de fluidité de l’existence- toute lutte, tout désir, toute affirmation de soi et aussi toute angoisse.

   
Quand la ville dort de John Huston

 La pensée finale de Palabaud fut tournée vers la mer qu’il vit clairement, non la mer symbolique des voyages, des romans, des poèmes, mais cette mer réelle et pure, cette mer vivante près de laquelle, dès l’enfance, il avait vu des êtres infirmes se débattre, s’agiter, se dissoudre. Il n’eut plus besoin du souvenir ; l’image heureuse de la vague verticale heurtant les récifs de la Raïata, hésitant à s’effondrer, telle un être pliant sous une charge immense, s’effaça. Ce qu’il tenait, c’était l’idée même de la mer et il ne souhaitait rien d’autre. Cette possession absolue ne pouvait durer. L’intermittence des espaces vides s’allongea ; une dernière fois l’idée de se fit jour et sombra. Tout l’univers, une lumière floue, une saveur lointaine et glacée de menthe s’abîmèrent. Comme c’est simple et facile de mourir ! Palabaud fut soudain absent de l’après-midi.

Jean Reverzy, Le passage
(Merci Sébastien)
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 A découvrir en oeuvres complètes...