vendredi 29 novembre 2013

Pavese


La Mer, l'Amer......

 La mer est encore sombre, les étoiles vacillent
 quand l’homme seul se lève. Une tiédeur d’haleine
 s’élève de la rive, où la mer a son lit,
 et apaise le souffle. C’est l’heure maintenant
 où rien ne peut arriver. La pipe elle-même pend
 entre les dents, éteinte. L’eau murmure tranquille, nocturne.
 L’homme seul a déjà allumé un grand feu de branchages
 et regarde le sol qui rougeoie. Bientôt la mer sera
 elle aussi comme le feu, flamboyante. 

Il n’est chose plus amère que l’aube d’un jour
 où rien n’arrivera. Il n’est chose plus amère
 que l’inutilité. Lasse dans le ciel, pend
 une étoile verdâtre que l’aube a surprise.
 Elle voit la mer sombre et la tache du feu



Le Mépris de Godard.


et près d’elle, pour faire quelque chose, l’homme qui se réchauffe ;
 elle voit, puis tombe de sommeil entre les monts obscurs
 où est un lit de neige. L’heure qui passe lente
 est sans pitié pour ceux qui n’attendent plus rien. 

Est-ce la peine que le soleil surgisse de la mer
 et que commence la longue journée ? Demain
 reviendront l’aube tiède, la lumière diaphane,
 et ce sera comme hier, jamais rien n’arrivera.
 L’homme seul ne voudrait que dormir.
 Quand la dernière étoile s’est éteinte dans le ciel,
 lentement l’homme bourre sa pipe et l’allume. 

Pavese, L'étoile du matin

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Pour une traduction superbe......in english !!!!!



TRADUCTION JOHN TAYLOR




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