vendredi 28 décembre 2012

Lionel-Édouard Martin

  


                              CERCLE 4 

 A mi-chemin du Ciel, l'escalier et le retour vers la...... Pierre !





Le Nom de la rose de JJ Anaud


.Un grand chien noir en haut d’un escalier.
La mort compacte et noire en haut de ce non-lieu.
Tour native, ombilic.
Vertèbres sans matière, arbre sans pulpe ni saison.
La maison morte – où les pas des vivants pleins de
bruits ?
Le bateau mort – naufrage abrupt de pluie noire.
Ce qu’il hume en regardant le ciel – l’odeur des
vieilles chairs.
De la semelle et de l’habit qui fredonne.
Et les voix murmurant vers les êtres.
Gueule ouverte à la pluie, la bête halète. On la croirait
debout, quasi verticale, corps à l’appui des derniers
degrés. Flancs palpitants sous le respire. Grand chien
noir à jamais pris de faim, de soif amères. L’air parcourt
ses flancs sans épuiser son creux. On imagine très peu de
chair sous la peau – juste de quoi nourrir un cri plaintif,
à peine audible.
Pluie noire et plainte continue, pluie dans la pluie.
Rien ne peut s’accomplir en ce moment d’arrêt.
Presque une inertie – que ces flancs mouleurs de
vide, palpitant sous la pluie.
Grand chien noir mouleur de pluie.
Saisir dans sa poitrine la pluie noire et l’ascension
brisée.
La rupture au milieu des rebuts.
.
Telle est la solitude à mi-chemin du ciel.

Lionel-Édouard Martin, extrait d' Avènement des ponts

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