lundi 11 février 2013

William Faulkner

Le Miroir comme monologue intérieur....



Mais elle courait déjà quand je l’ai entendue. Elle courait dans le miroir avant que j’eusse pu savoir ce que c’était. Si vite, sa traîne relevée sur le bras, elle sortait du miroir comme un nuage, son voile ondulait avec de longs reflets, ses talons brillaient, rapides, de l’autre main elle retenait sa robe sur son épaule sortait en courant du miroir des parfums roses roses la voix qui soufflait sur l’Éden . Puis elle traversait la véranda je ne pouvais plus entendre ses talons puis dans le clair de lune comme un nuage, l’ombre flottante du voile qui, sur l’herbe, accourait vers le hurlement.

 William Faulkner . Le bruit et la fureur 


Répulsion de Polanski

  Il arrive parfois que, seul dans la pénombre d'une chambre vide, on croit, hypnotisé sous le vaste poids de l'incroyable et éternel  Était de l'homme, qu'en tournant légèrement la tête, on verra, du coin de l’œil, la courbe mouvante d'un membre, un reflet de crinoline, une manchette de dentelle, peut-être même un panache de cavalier – et, qui sait ? à condition du moins qu'on le désire avec assez d'intensité, le visage lui-même peut-être, trois siècles après son retour à la terre – les yeux, deux larmes gelées emplies d'arrogance, d'orgueil, de satiété, de connaissance et d'angoisse, de pressentiment de la mort, deux larmes qui disent non à la mort à travers douze générations, posant encore la même question sans réponse possible trois siècles après que ce qui les avait reflétées avait appris que la réponse n'a aucune importance ou – mieux encore – avait oublié la question – dans les profondeurs insondables, aux ténèbres de rêve, d'un vieux miroir qui a regardé trop de choses et pendant trop longtemps...William Faulkner, Requiem pour une nonne



Dillinger est mort de Ferrari


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