Les corps éphémères....
(Sensation)
Je foule le même sable
Je vois luire la même lune
Rien ne change l’astre ni la dune
Je vieillis seul devant le miroir
Rien n’a changé ni ne changera
Mais en moi une ombre s’intercale
Mon corps anticipe le geste
Qu’aura dû former mon esprit
Atlantic City de Louis Malle |
Et une sensation étrangère
À la fois me révèle et me tue
J’éprouve le souvenir d’une vie
Que je n’ai pas vécue
Est-ce d’avant ma naissance
Ou au-delà de ma mort
Sur le sable que fait briller la lune
S’efface déjà la trace de mes pas
Jean-Pierre Chambon, « Fragments d’un règne », in Le Roi errant [prix Yvan Goll 1996],
Trouvé chez TdF, Blog d'Angèle Paoli.
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