samedi 12 janvier 2013

Henry Miller


Le corps extatique.....



Je ne regarde plus dans les yeux de la femme que je tiens dans mes bras, mais je la traverse à la nage, tête, bras et jambes en entier, et je vois que derrière les orbites de ces yeux s’étend un monde inexploré, monde des choses futures, et de ce monde toute logique est absente… L’œil, libéré de soi, ne révèle ni n’illumine plus, il court le long de la ligne d’horizon, voyageur éternel et privé d’informations… J’ai brisé le mur que crée la naissance, et le tracé de mon voyage est courbe et fermé, sans rupture… Mon corps entier doit devenir rayon perpétuel de lumière toujours plus grande… Avant de redevenir tout à fait homme, il est probable que j’existerai en tant que parc – sorte de parc naturel où l’on vient se reposer, laisser couler le temps.

Le Dernier tango à Paris de Bertoluci

Henry Miller, Tropique du Capricorne

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