samedi 5 janvier 2013

Trakl.cercle 5

               Cercle 5

De pierres en pierres, le labyrinthe prend forme .....


Georg Trakl
À Johanna
Souvent j’entends tes pas
Sonner dans la ruelle.
Dans le brun jardinet
Le bleu de ton ombre.

Kafka de Sodenberg, l'homme dans le labyrinthe bureaucratique

Sous la feuillée crépusculaire
J’étais assis, taiseux, buvant mon vin ;
Une goutte de sang

S’écoula de ta tempe

Dans le verre chantant
Moments d’interminable accablement –
Il souffle des étoiles
Un vent de neige au travers des feuillages.


Toute sorte de mort, voilà ce qu’endure
La nuit l’homme pâle.
Ta bouche pourpre
En moi fait vivre une blessure.


Comme si j’arrivais des vertes
Collines de sapins et des rumeurs
De notre lieu natal
Que depuis longtemps nous avons oublié –


Qui sommes-nous ? Plainte bleue
D’une source moussue dans un bois,
Que les violettes
Secrètement parfument au printemps.


Un calme village en été
Protégeait l’enfance, alors,
De notre famille,
Maintenant vont mourants dans la colline


Du soir les descendants chenus,
Nous rêvons de l’effroi
De notre sang nocturne,
Ombres dans la ville de pierre.


Trakl. Traduction due à Lionel-Edouard Martin

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