dimanche 13 janvier 2013

Réda, cercle 7


                                                                              Cercle 7


          Le septième cercle ou  l'analogie circulaire  

                  Corps éthérés et ombres terreuses !






Ces visages qui tout à tour m’auront brûlé,
Que voilaient-ils, de quelle invisible figure
Etaient-ils le symbole ou la caricature,
Ou bien la vérité changeante et vouée à l’oubli ?
Mais quand je les revois, surgis de ces replis
Où la cendre à présent voisine avec la roche,
Ne laissant plus au feu qu’un médiocre aliment,
Je redoute un peu moins l’ombre qui se rapproche
Et le souci du vrai s’endort en moi comme un enfant
Fatigué du voyage.

Jacques Réda, Retour au calme.



Alphaville de Jean-Luc Godard

L’âme semble un couloir où des pas hésitants résonnent,
Mais personne jamais ne vient. Dehors, l’ombre qui tremble
Dans les encoignures de porte et sous les escaliers,
C’est l’âme encore, quand la nuit fige le long des murs
Les flots d’eau pâle et froide où l’on est heureux de descendre.
Et qui donc parlait de salut ou de perte pour l’âme,
Alors qu’elle est blottie en son frisson et cependant
Toujours plus dénudée au vent qui souffle en ce couloir ?
Qu’elle se cache ou rôde, écoute : elle s’égare, étant
L’habitante et le lieu d’une solitude sans nom.

Jacques Réda, Amen

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