vendredi 25 janvier 2013

Lorine Niedecker


De la louange des crues......


Le long de la rivière
 les tournesols sauvages
 au-dessus de moi  
les morts
 qui m’ont donné la vie 
me donnent ceci 


African Queen de Huston
 notre parent l’air  
et les crues 
notre riche ami 
 le limon 

Lorine Niedecker




Sans terre ou presque et en chemin vers l’eau
je m’enfonce dans le marais
Je n’ai plus de vue… j’ai vu
(j’opère en profondeur plutôt qu’en étendue)
l’enfant aux yeux plus grands, plus calmes que ceux du râle.

Homer divague en enfer
Et on ne peut pas se le permettre.
Il gâche du terrain à construire des cabanes
– bric à brac de jardin – qui bouchent la vue.
Lui et sa femme exigent plus d’éléphants
sur leurs étagères de verre que nous n’avons de livres.

Avec l’été le silence s’en va.
Cri du faisan d’automne :
rafales de ferrailles en conserve,
au-dessus les peupliers à feuilles cirées brillent et frissonnent
comme ma mère, continuent après que l’esprit est dévasté



Lorine Niedecker

African Queen de Huston

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire