vendredi 25 janvier 2013

Claude Roy.

 Beauté onirique d’une nature morte engloutie sous les eaux...

(Florian)
Les Moissons du Ciel de Terrence Malick
(image que je dois à Florian Poinot)

LA RIVIÈRE ENDORMIE

Dans son sommeil glissant l’eau se suscite un songe
un chuchotis de joncs de roseaux d’herbes lentes
et ne sait jamais bien dans son dormant mélange
où le bougeant de l’eau cède au calme des plantes

La rivière engourdie par l’odeur de la menthe
dans les draps de son lit se retourne et se coule
Mêlant ses mortes eaux à sa chanson coulante
elle est celle qu’elle est surprise d’être une autre

L’eau qui dort se réveille absente de son flot
écarte de ses bras les lianes qui la lient
déjouant la verdure et l’incessant complot
qu’ourdissent dans son flux les algues alanguies


Claude Roy.

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