samedi 26 janvier 2013

Franck Venaille.


Crucifiés des crues !


  1.  L'eau Toute l'eau L'eau encore elle L'eau de
    toujours suffira-t-elle cette eau à laver le

    marcheur de ses fautes ? Dans un calme propre-
    ment effrayant Le ciel et l'eau ne me dites pas

    qu'ils vont s'absorber ! Que l'un et l'autre vont
    copuler et, d'extase, se retourner, se vautrer, faire

    pleuvoir ! Tout est si calme On n'entend que les
    ...
    pas du marcheur à l'idée fixe : toute cette eau y
    parviendra-t-elle ?

    Du vaste paysage autrefois immergé 



    L'Etang tragique de Renoir


    S'élève une plainte dont nul ne connaît l'origine

    Exprime-t-elle ce que les hommes nomment : la
    Douleur ? Dit-elle ce, qu'à eux-mêmes, se cachent

    Les peupliers serrés comme autant de frères au-
    Tour de la dépouille du père Et qui geignent !

    Disant l'angoisse ancestrale des pays plats
    devant la montée de l'eau Ah ! Tous ces arbres

    Dressés à l'intérieur même du fleuve Que je ne
    sais pas voir mais dont je sens la solitude

    Tels les grands crucifiés à l'angle des plaines !"


    Franck Venaille. La descente de l'Escaut

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