La trame
Une main, d'un mouvement rythmique et sans pensée, jetait ses cinq doigts vers le plafond où dansaient des ombres fantastiques.
Une main détachée du bras, une main libre, éclairée par la lueur du foyer qui venait de plus bas - et cette tête innocente et vide qui souriait à l'araignée activant dans la nuit son chef-d'oeuvre inutile.
Pierre Reverdy
Le voyageur et son ombre
Il faisait si chaud qu'il laissait au courant de la route tous ses vêtements un à un. Il les laissait accrochés aux buissons. Et, quand il fut nu, il s'approchait déjà de la ville. Une honte immense s'empara de lui et l'empêcha d'entrer. Il était nu et comment ne pas attirer les regards?
Alors il contourna la ville et entra par la porte opposée. Il avait pris la place de son ombre qui, passant la première, le protégeait.
Pierre Reverdy, Plupart du temps
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