vendredi 1 février 2013

E . A POE



L'Ile, aux confins de l'Inexploré

Le Vaisseau Fantôme de Michael Curtiz


Pendant les six ou sept jours qui suivirent nous restâmes dans notre cachette sur la colline, ne sortant que de temps à autre, et toujours avec les plus grandes précautions, pour chercher de l’eau et des noisettes. Nous avions établi sur la plate-forme une espèce d’appentis ou de cabane, et nous l’avions meublée d’un lit de feuilles sèches et de trois grosses pierres plates, lesquelles nous servaient également de cheminée et de table. Nous allumâmes du feu sans peine en frottant l’un contre l’autre deux morceaux de bois, l’un tendre, l’autre dur. L’oiseau que nous avions pris si à propos nous procura une nourriture excellente, bien qu’un peu coriace. Ce n’était pas un oiseau océanique, mais une espèce de butor, avec un plumage d’un noir de jais parsemé de gris et des ailes fort petites relativement à sa grosseur. Nous en vîmes plus tard trois autres de même espèce dans les environs du ravin, qui avaient l’air de chercher celui que nous avions capturé ; mais, comme ils ne s’abattirent pas une seule fois, nous ne pûmes nous en emparer.

               E . A POE Les Aventures d'Arthur Gordon Pym

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