L'Ile, aux confins de l'Inexploré
Le Vaisseau Fantôme de Michael Curtiz |
Pendant les six ou sept jours qui
suivirent nous restâmes dans notre cachette sur la colline, ne sortant que de
temps à autre, et toujours avec les plus grandes précautions, pour chercher de
l’eau et des noisettes. Nous avions établi sur la plate-forme une espèce
d’appentis ou de cabane, et nous l’avions meublée d’un lit de feuilles sèches
et de trois grosses pierres plates, lesquelles nous servaient également de
cheminée et de table. Nous allumâmes du feu sans peine en frottant l’un contre
l’autre deux morceaux de bois, l’un tendre, l’autre dur. L’oiseau que nous
avions pris si à propos nous procura une nourriture excellente, bien qu’un peu
coriace. Ce n’était pas un oiseau océanique, mais une espèce de butor, avec un
plumage d’un noir de jais parsemé de gris et des ailes fort petites
relativement à sa grosseur. Nous en vîmes plus tard trois autres de même espèce
dans les environs du ravin, qui avaient l’air de chercher celui que nous avions
capturé ; mais, comme ils ne s’abattirent pas une seule fois, nous ne pûmes
nous en emparer.
E . A POE Les Aventures d'Arthur Gordon Pym
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire