L'Ange à terre....
Sombre, l’œil :
comme fenêtre de hutte. Il rassemble
ce qui fut monde, reste monde : l’Est
qui erre, ceux
qui planent, les
Hommes-et-les-Juifs,
le peuple-des-nuées, magnétiquement,
te hâle, terre,
de ses doigts de coeur:
tu viens, tu viens,
demeure nous aurons; demeure, quelque chose
_ un souffle ? un nom ? _
parcourt l’étendue orpheline,
agile, massif,
La Foule de King Vidor (merci Florian Poinot) |
l’aile de
l’ange, lourde d’invisible, au
pied écorché, qu’amarre
par le poids de sa tête
la grêle noire qui
tombait là-bas aussi, à Witebsk,
_ et eux, qui la semaient, ils
la rayent de
leur griffe, mimétique, de poing blindé! _
quelque chose va, parcourt,
quête,
quête vers le bas,
quête vers le haut, au loin, quête
de l’œil, arrache
Alpha du Centaure, Arcturus, arrache
de surcroît le rayon, hors des tombes...
Paul Celan, Extrait Fenêtre de Hutte
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire